La douleur de l’accouchement

Il y a des douleurs physiques, des douleurs morales, des sentimentales, des psychiques, et puis il y a celles qui sont tout ça en même temps…

Celle de mon accouchement fait partie de celle-là…Je suis tombée, au hasard de mes flâneries sur internet, sur un article où les femmes étaient fières de leurs cicatrices de césarienne, parce qu’elle représentait le bonheur d’être devenue mère que ça soit ou non pour la première fois, elle représentait le miracle de la vie…

Quand je regarde ma cicatrice, ce n’est pas ce qu’elle me renvoie…Je porte sur moi le stigmate de la réa, je porte sur moi la marque indélébile d’avoir donné naissance en urgence, de n’avoir pas pu mener cette grossesse jusqu’à l’accouchement…Elle me rappelle chaque instant, chaque minute, chaque jour d’angoisse…Elle me rappelle que pour sauver ma vie, et celle de mes enfants, il a fallu les faire naître alors qu’ils n’étaient pas prêts, elle me renvoie l’inquiétude, le stress de ces instants passés dans le couloir de la maternité, mais aussi dans cette chambre, assise entre deux couveuses, à surveiller sur un écran la respiration de mes trop petits bébés…

Un peu plus de 10 mois après cette cicatrice est toujours sensible, la cicatrisation est loin d’être terminée….comme si physiquement mon corps mettait autant de temps à se remettre de cette naissance, que j’en mets psychologiquement

Parfois on me dit qu’il faut que j’avance, que je dois passer à autre chose, digérer cette naissance…comment le faire quand on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, encore moins ce qu’il réserve à mes enfants. Peut-être que dans 10, 15 ou 20 ans, si tout va bien, s’ils sont devenus ces enfants en pleine santé dont je rêvais il y a 1 an, peut-être alors que la cicatrice sera complètement refermée, la douleur oubliée, et que mon corps et mon esprit auront digéré ce 14 octobre.

 

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12 commentaires sur « La douleur de l’accouchement »

  1. Nous ne sommes définitivement pas toutes égales. Ta cicatrice te renvoie à ces souvenirs pénibles, il faudra sûrement du temps pour cicatriser, dans tius les sens du terme. Sache que tu as tout fait pour eux et que comme tu le dis, meme s’ils n’étaient pas prêts, c’était pour votre survie. 😘

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  2. Le temps effacera ces blessures. Tes enfants iront de mieux en mieux en grandissant. Et bientôt tout cela sera du passé. et je répéterai ce qu’une amie m’a dit il y a peu de temps quand j’ai dit que le jeu en valait la chandelle… Cette personne m’a répondue: « Plus que ça même ! Tu verras ensuite on oublie vite » 😉

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  3. Ton article m’emeut car il resonne en moi. Je n’ai pas du tout connu la souffrance de voir mon petit en rea mais ce qui est sur cest que je n’avais jamais imaginé me payer une cesarienne avec anesthésie générale et oublier quasiment la naissance de mon bebe. Mais jai décidé effectivement que ma cicatrice cetait le sourire de mon petit, ce qui fait qu’il va bien aujourd’hui et que je l’ai auprès de moi.
    Il te faudra du temps pour faire le deuil de cette fin de grossesse et digerer toutes ces angoisses qui ont remplacé l’excitation de la naissance de tes tresors. 😘

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  4. Je me retrouve totalement dans ton message, la césarienne en urgence beaucoup trop tôt… Le temps passé en réa…la peur constante de les perdre et les inquiétudes qui perdurent…
    Une seule certitude nous faisons toutes du mieux que nous pouvons et nous serons là pour eux quoiqu’il arrive !! Et leurs sourires nous le rendent bien :), le temps fera le reste…

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  5. Je comprends tout à fait ce que tu racontes.
    Pour moi, cette cicatrice (enfin, ces 2 cicatrices en une car j’ai eu 2 césariennes), c’est la marque indélébile que mon corps n’a pas été capable de faire grandir et naître des enfants « normalement ». Je me disais souvent il y a encore peu de temps que je n’étais pas le « bon cheval » sur lequel miser. Que sans la médecine moderne, je serais morte et mes enfants aussi, que je n’étais pas de celles sur lesquelles la nature avait misé pour assurer la survie de l’espèce. C’est fou ce qu’on peut être mauvaises avec nous-mêmes hein ?
    Et puis le temps passe, les enfants grandissent et certaines personnes bienveillantes nous font voir les choses autrement. Je me plaignais de ne pas me sentir mère parce que je ne savais pas ce que c’était que la douleur initiatique de mettre son enfant au monde. Mon mari m’a dit : « Oui mais toi, tu connais l’immense douleur que de ne pas pouvoir mettre soi-même son enfant au monde. C’est une autre douleur, mais tout aussi intense, psychologiquement et physiquement’.
    Ce n’est pas faux…
    Connais-tu l’association Césarine ? elle a édité récemment un album jeunesse « Tu es né de mon ventre » qui parle des naissances par césariennes. C’est une belle idée je trouve, car je ne crois pas que les livres pour enfant qui parlent de la naissance abordent ce thème.

    Plein de bisous !

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